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Papi Corse
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Biguglia

Aujourd'hui

Gentilé : Bigugliais

2017 : 7923 habitants +

Code postal : 20620

Altitude : minimum 0 mètre et maximum 665 mètres

Densité : 356 habitants au km2

Surperficie : 22,27 km2

Route : Territoriale 11

Biguglia est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève d'Orto dont elle était le chef-lieu.
Biguglia est située sur la façade orientale de la Corse, près de 5 km au sud de l'agglomération bastiaise dont elle fait aujourd'hui partie. Elle se trouve dans le pays du « deçà des Monts », la partie septentrionale et orientale de l'île dite « Corse schisteuse ».


La rivière Bevinco (en corse Bivincu), principal cours d'eau de la commune qui la traverse dès la sortie du défilé du Lancone, a son émissaire dans l'étang de Biguglia. Au cours de cette traversée, le Bevinco reçoit les eaux de deux affluents : le ruisseau de Petrelle et le ruisseau de Ficabruna.
Le ruisseau de Guadone qui nait sur la commune d'Oletta, grossi par le ruisseau de Bonmartino, se jette directement dans l'étang.


Biguglia a donné son nom à l'étang dont elle est en partie propriétaire. La partie de l'étang de Biguglia dont le véritable nom est Chjurlinu (1 450 ha), propriété de la commune de Biguglia, comporte une partie du lido de la Marana et une partie de l'île San Damiano. Cette zone est un site ornithologique d'intérêt européen. « Contrairement aux autres étangs côtiers de l'île, il s'agit d'un ancien bras de mer emprisonné à l'intérieur des terres. L'alimentation en eau douce se fait par le sud et surtout par le Bevinco, au nord-ouest ».
Comme les autres communes de cette portion septentrionale de la plaine orientale de l'île, la commune bénéficie d'un climat méditerranéen aux écarts thermiques modérés. L'influence de la mer Tyrrhénienne est importante. Les eaux marines, avec une salinité d'environ 4 %, ont une température superficielle de 24 °C en août contre 12 à 13 °C en mars. Les hivers sont plus chauds et les étés plus tempérés que partout ailleurs sur l'île. Cependant, le pouvoir rafraîchissant de la moyenne montagne qui domine Biguglia est faible en été. Cette région est parfois soumise à de brusques variations thermiques et à des vents assez fréquents. Le libeccio, vent violent en toutes saisons de secteur sud-ouest, qui se renforce en franchissant la chaîne de la Serra du Cap Corse, se fait sentir jusqu'à Casatorra. Le gricale ou crecale vent humide du nord-est, amène froid et parfois neige en hiver. Les étés sont généralement secs et ensoleillés. L'exposition est moins importante sur le village qui se trouve à l'umbria (ubac), que sur le littoral. L'automne normalement agréable et ensoleillé s'achève par de bienfaisantes averses, des pluies orageuses méditerranéennes parfois fortes. Au cours des dernières décennies, la commune a subi de nombreuses inondations et coulées de boue.

Compte tenu de la sécheresse en période estivale et des vents parfois violents, la végétation est soumise à de grands risques d'incendies. Le manteau végétal est différent en fonction du terrain. En raison de sa configuration ou par rapport à l'ex-RN 193, toutes deux orientées dans un axe nord-sud, le territoire communal peut être découpé en cinq zones verticales.

Histoire

Vincentello d'Istria nommé Comte de l'île de Corse en 1407, fit de Biguglia sa capitale, d'où il gouvernait à la fois la Balagne et le Cap Corse. A l'époque Biguglia avec son port, l'étang de Chiurlino, était considérée comme un symbole et qui la possédait pouvait prétendre avoir soumis la Corse.

La commune de Biguglia dont le nom évoque l'éperon rocheux qui dominait la route qui reliait la plaine au Nebbio (aguglia puis guglia en bas-latin désigne l'aiguille, la pointe) a joué un rôle éminent dans l'histoire de la Corse au Moyen Age.

Siège principal de la puissante famille des Bagnaia, installée d’abord à proximité de l’antique cité de Mariana et dont le fief s’étendait de la vallée du Golo au Cap Corse, elle constituait avec son castrum, un refuge pour les populations, un lieu de culte avec son église dédiée à Sant’Andrea et un centre économique important. Avec sagesse, les seigneurs de Biguglia s’étaient placés sous l’autorité de Pise. Plus tard, le couvent et l’hôpital de Saint-François attirèrent les dominations des familles les plus riches. Le village actuel porte encore les traces de ce riche passé, il contient les assises du château et est dominé par des ruines qui permettent de se faire une idée de l’importance du site.

On a surtout retenu l’épisode le plus fameux, celui du pouvoir exercé par Vincentello d’Istria de 1407 à 1432, vice-roi de Corse pour le compte d’Alphonse d’Aragon, luttant contre Gênes qui réussit à le capturer puis à l’exécuter. Mais on ne doit pas oublier que les puissants personnages désireux d’asseoir leur pouvoir comtal avaient déjà eu comme objectif de gouverner à partir de Biguglia, ainsi l’oncle de Vincentello, Arrigo della Rocca s’était fait proclamer Comte à Biguglia en 1376. C’est donc tout naturellement que les premiers Gouverneurs Génois choisirent Biguglia pour diriger leur lutte contre les féodaux dont Bagnaia qui, après s’être soumis à Luchetto Doria, continuaient le combat. C’est à Biguglia que s’exerçait le pouvoir de justice (le vicariat) dont les actes nous permettent de découvrir des personnages attachants comme Andria le Barbier.

On sait que par la suite, Gênes choisit Bastia et que le château fut démantelé en 1489, mais la longue histoire de l’habitat fortifié qui constitue la trame du vieux village a donné à Biguglia son caractère et lui a permis de conserver son originalité. A l’époque moderne, la mise en valeur de la plaine, l’organisation des pêcheries de l’étang réputées dans toute l’Italie ont permis le ravitaillement de la ville voisine et donc son développement. Ces activités expliquent l’aisance des familles qui au XVIIIème siècle construisent d’élégantes maisons au centre de leurs domaines.

De ce brillant passé, on peut aujourd’hui retrouver les traces, des morceaux de la voie romaine qui reliait Mariana au Nebbio, les ruines de la première église Saint-André, les assises du Château, des éléments d’architecture intégrés a des bâtiments plus récents, les souvenirs d’une capitale devenue une ville moderne.

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